LibAnswers

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Le premier établissement identifié correspond à plusieurs points mentionnés dans votre question. Il s’agit de La Petite Maisonnée, à la Route de Ferney au Grand-Saconnex (commune genevoise). Voici ce qu’indique la fiche présentant le fonds d’archives La Petite Maisonnée sur le site des Archives d’état de Genève (AEG) :

« Créée en 1915 par une citoyenne française soucieuse d’aider ses compatriotes obligées d’aller travailler durant le départ de leurs maris à la guerre (1914-1918), la Petite Maisonnée se donne pour mission d’accueillir des enfants. Cette aide perdure après la guerre en partie grâce à l’aide des diaconnesses protestantes de Zurich qui envoient deux sœurs dont l’une deviendra la directrice de la Petite Maisonnée durant 42 ans. En 1920, une école de nurses est adjointe à l’institution et un internat consacré à des enfants d’âge préscolaire est créé. Afin de soutenir les activités de l’internat, l’association "L’aide à la Petite Maisonnée" voit le jour. En 1930, La Petite Maisonnée apparaît pour la première fois dans le bottin téléphonique de Genève et est définie comme étant une pouponnière. En 1951, La Petite Maisonnée est logée dans une ancienne maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle propriété de l’Etat de Genève. L’édifice est transformé afin de soutenir les activités de La Petite Maisonnée avec la création d’une annexe. […] Le fonds d’archives ne contient pas de documents administratifs documentant l’institution. Il contient uniquement des registres d’entrées avec les noms des pensionnaires qui ne sont pas consultables en 2021. »

Nous vous conseillons néanmoins de prendre contact avec les AEG pour de plus amples informations.

La vue aérienne ci-dessous, disponible sur le site actuel de La Petite Maisonnée, montre le bâtiment principal et l’extension mais on n’y distingue pas de chapelle.

Le deuxième établissement identifié est la Pouponnière de Pinchat (au chemin de Pinchat à Carouge). Connue initialement comme l’Asile de Pinchat et dédiée aux soins d’enfants malades, cette clinique se transforma en Clinique des nourrissons en 1949 et abritait aussi une école de nurses. Un article paru dans le Journal de Genève du 16 novembre 1948 en page 7 (1ère colonne) mentionne la création de cette clinique et quelques années plus tard, une publicité pour l’école de nurses est publiée dans l'édition du 18-19 août 1973 de ce même journal en page 8. A propos de la création de la Clinique des nourrissons et de l’école de nurses, nous trouvons également dans une petite brochure intitulée Clinique de nourrissons, Ecole de nurses, le rapport financier de l’année 1949.

Toujours dans le Journal de Genève, un avis publié en date des 19-20 septembre 1964, donne la liste de plusieurs œuvres pour l’enfance de l’Eglise nationale protestante de Genève à l’occasion de l’Offrande du Jeûne fédéral, et c’est là que nous voyons l’existence de la Pouponnière du Grand-Lancy  :

« L’offrande du Jeûne fédéral sera consacrée cette année dans les paroisses de l’Eglise nationale protestante de Genève à travers ses œuvres sociales pour l’enfance : la crèche "La Nichée", à la Jonction ; la crèche d’altitude de l’Ondallaz s/Blonay, la pouponnière du Grand-Lancy, la Maison de "La Pommière" pour filles de 4 à 16 ans et les écoles d’altitude de Saint-Cergues et de Leysin-Feydey. »

Les autres lieux mentionnés dans la presse ne coïncident pas.

Aucune recherche exhaustive concernant les pouponnières à Genève n’a été réalisée ou publiée, ni même de listes émanant des administrations genevoises en charge de la petite enfance à l’époque qui vous intéresse.

Toutefois, la presse genevoise mentionne régulièrement des événements caritatifs pour lever des fonds destinés à ces institutions, comme par exemple la mention à un bridge ou soirée philanthropique le 30 avril 1965 en faveur de La Pouponnière et Maison d’enfants à La Chapelle-sur-Carouge, un lieu-dit, ou publie tout simplement des avis de naissance ce qui nous permet d’élaborer notre propre liste : Pouponnière des Grangettes (11.08.55), Pouponnière de Grange-Canal (07.01.46). Dans l'édition du 31 mars 1945, on trouve la mention de la Pouponnière de l’île.

Michèle E. Schärer et Eléonore Zottos, autrices de l’ouvrage A petits pas... : histoire des crèches à Genève, 1874-1990 expliquent que :

« 1. Les crèches sont destinées aux enfants de 0 à 4 ans (voire 6 ans) qu’elles accueillent les jours ouvrables et pour toute la journée. Créées dès 1973, elles s’appellent également de nos jours, suivant les cantons, garderies, crèches-garderies, centres de vie enfantine ou encore espaces de vie enfantine.

2. Les pouponnières accueillent les enfants de 0 à 2 ans (voire plus âgés) 24h/24h. Elles ont vu le jour dès le début du XXe siècle. Ces institutions ont souvent aussi été des lieux de formation des nurses. Leur nombre a fortement diminué dans la seconde moitié du XXe siècle et certaines ont été transformées en crèches. » (page 19).

A la page 69 de cet ouvrage, nous apprenons à propos de la crèche des Eaux-Vives :

« [...] composé de protestants, le comité de la crèche des Eaux-Vives décidera à l’unanimité de l’adresser à la Maison des diaconesses de Berne pour recruter sa première directrice, infirmière de formation. »

Vous trouverez encore dans cette publication une chronologie de la création des crèches à Genève et dans le canton à la page 338 qu'il pourrait être utile de consulter également.

Pour aller plus loin, vous pourrez consulter les publications de Joëlle Droux, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Genève, dont les recherches portent sur l’accueil de la petite enfance en Suisse romande.

Enfin, l’Eglise protestante de Genève possède assurément un fonds d’archives qui pourrait également apporter des réponses.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

La Bibliothèque de Genève

Pour www.interroge.ch