Quels usages faisaient les Gaulois des plantes et des fibres végétales ?

Quels usages faisaient les Gaulois des plantes et des fibres végétales ?


Réponse

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Les Celtes et les Gaulois en particulier semblent en effet avoir utilisé des produits qui contenaient des fibres végétales sauvages, que ce soit dans leur alimentation, pour la concoction de médicaments ou la construction d’objets divers (objets de la vie quotidienne).

Le média indépendant en ligne The Conversation a publié le 15 novembre 2023 un article de Dominique Frère – Dans les banquets celtiques, on ne mangeait pas que du sanglier ! – où il est mentionné que « dans le cadre du programme Magi, financé par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), une campagne de prélèvements pour analyses biochimiques et étude palynologique/MNP a été menée et a donné des résultats étonnants. Le chaudron, aux parois internes enduites de poix de conifère (goudron végétal de pin ou sapin), était empli d’un vin rouge aromatisé par des plantes locales (tilleul, famille des Lamiées et famille des Rosacées) et sucré par l’adjonction de miel ou plus probablement d’un rayon de ruche. Dans le spectre palynologique se trouvent également des concentrations importantes de Pseudoschizaea, une spore d’algue d’eau douce. »

Dans un article de Jacques Poisson, paru dans la Revue d’histoire de la pharmacie en 2004 – Aperçu sur la pharmacopée gauloise – on peut lire « que les Celtes, auxquels les Gaulois se rattachent, connaissaient et exploitaient les vertus des plantes médicinales en y associant, comme beaucoup d'autres peuples, des pratiques magiques et superstitieuses. [...] Pline l'Ancien dans son ouvrage classique Historiae naturalis donne des détails sur la phytothérapie gauloise mais dont on ne peut être sûr qu'il les ait tous vérifiés. Serenus Sammonicus, au IIe siècle, ne fait pas mieux et cite nombre de médications plus fantaisistes les unes que les autres. À la fin de l'ère gallo-romaine vers 400, apparaît cependant un recueil assez détaillé de ce qui devait être utilisé à cette époque, le traité De medicamentis liber de Marcellus l. Marcellus, dit Empiricus, chrétien sans doute d'origine gauloise né à Bordeaux, est un personnage intéressant, non pas médecin mais haut fonctionnaire attaché à la cour de l'empereur Théodose Ier. Son traité, établi à l'intention de ses fils, est en fait une compilation sans grand ordre de simples et de compositions, rédigée à partir de diverses sources médicales du monde gréco-romain, dont certaines sont d'ailleurs obscures ou ont totalement disparu depuis, complétée par des matériaux d'origine populaire. Il mentionne quelques médicaments plus spécifiquement gaulois, parfois désignés sous leur nom d'origine ou dans une langue bizarre (patois gaulois ?) qui a intrigué les linguistes. Il doit être considéré avec une certaine circonspection car il rapporte aussi diverses pratiques plus rituelles ou magiques que proprement médicales. Toutefois, il est réputé pour être à la charnière entre les formulaires de l'Antiquité et ceux du Moyen Âge. [...] L'administration des plantes médicinales devait se faire, comme maintenant, sous forme de tisanes préparées par infusion ou décoction dans des pots en terre que les Gaulois fabriquaient et utilisaient couramment. Pour les applications locales, on recourait soit à des poudres, éventuellement mélangées à un excipient (graisse, huile), soit directement à des sucs de plantes fraîches. En définitive, la matière médicale gallo-romaine était assez fournie et parmi plus de 300 plantes mentionnées par Pline, Marcellus et autres, qui ne peuvent être toutes répertoriées ici, certaines méritent au moins le détour selon une expression connue. » Dans un tableau qui suit ce passage, il est fait mention, par exemple (liste non exhaustive), de « cresson », de « lierre grimpant », de « trèfle », de « nénuphar blanc », etc.

Pour continuer, un article de Monique Clavel-Lévêque intitulé La forêt gauloise vue des textes, paru initialement en 1967 dans les Actes du colloque sur la forêt souligne que « la forêt procure [aux Gaulois] aussi de quoi fabriquer des armes (boucliers d'écorce et d'osier tressé) et des vaisseaux (navires des Vénètes entièrement en bois de chêne). »

Enfin, la page internet du site archéologique d’Acy-Romance dans les Ardennes françaises propose une page intitulée Le tissage sur lequel il est indiqué que « des fusaïoles, des axes de dévidoirs, des poids de métiers à tisser en calcaire et en argile, des aiguilles à chas en fer ou en bronze attestent du tissage et de travaux de couture au quotidien sur l’habitat d’Acy-Romance. Les forces sont employées pour tondre les moutons et couper les tissus. Si la laine est largement utilisée pour le tissage des fibres végétales sont également travaillées. »

Enfin, l'article Production et utilisation des plantes «  techniques », de l’âge du Bronze à l’époque médiévale en France du Nord : quelques indices carpologiques de Véronique Zech-Matterne, Marie Derreumaux et Sidonie Preiss, paru dans Archéologie des textiles et teintures végétales, actes de la table ronde Archéobotanique 2006, puis en 2008 dans la revue Les Nouvelles de l’archéologie, vous apporte de nombreux détails et précisions sur les fibres végétales utilisées par les gaulois à différentes époques.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève

Pour www.interroge.ch

  • Dernière mise à jour 17/01/2025
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