Quelle est l'origine du mot "cantonnement", utilisé pour désigner l'entrée du canton de Genève dans la Confédération ?
Quelle est l'origine du mot "cantonnement", utilisé pour désigner l'entrée du canton de Genève dans la Confédération ?
Réponse
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Nous trouvons une définition dans le volume 2/2 du Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW), à l'entrée « canton » :
« "[...] Schweiz cantonizer "transformer (une région) en canton suisse" (1666) ; cantonner (1814) ; cantonnement "transformation (d'un territoire) en canton suisse" (1814) »
Le mot « cantonnement » tel qu'il est défini ci-dessus apparaît effectivement dans des documents évoquant spécifiquement l’entrée de Genève dans la Confédération. Voici quelques exemples :
Dans le document Genève et la Révocation de l’Edit de Nantes, nous pouvons lire ceci au chapitre Genève dans la politique française :
« a. La France et le "cantonnement" de Genève :
Pour renforcer la sécurité de Genève, certains pensaient à se rapprocher du Corps helvétique : c’est le sens du "cantonnement", soit l’aspiration à devenir un quatorzième canton suisse. »
Disponibles dans la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BNF) – Gallica – les Mémoires et documents publiés par La société savoisienne d’histoire et d’archéologie Tome LXXI indiquent :
« A vrai dire, Châteauneuf se trompait : Rigaud n’avait pas reçu mission de réclamer le "cantonnement" de Genève, mais il était assez fin diplomate pour avoir deviné quelle pouvait être la portée de l’extension de la neutralité helvétique à la petite république. »
Au vu de nos recherches, ce terme semble être apparu à l'époque où Genève devenait un canton suisse. Il était donc surtout utilisé à cette époque et dans ce contexte précis. Aujourd'hui, libre à chacun de l'utiliser en parlant de cet événement.
C'est le cas notamment de l'historienne Irène Herrmann qui utilise ce terme dans une interview publiée le 29 janvier 2014 dans le quotidien Le Temps – Les paradoxes de l’entrée de Genève dans la Suisse – « le cantonnement concordait avec la ligne politique des syndics qui ne voulaient pas revivre une révolution et une occupation étrangère. »
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
Service de référence en ligne des bibliothèques de la Ville de Genève