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Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Ces mosaïques sont l’œuvre de l’artiste Marcel Poncet (1854-1953). En parcourant le Dictionnaire de l’art en Suisse (Sikart), on apprend que l’artiste est « un peintre, mosaïste et verrier. Il est le protagoniste du renouveau de l'art sacré en Suisse romande ». On y apprend également « [qu’] avec Alexandre Cingria, Marcel Poncet est l’un des rares artistes en Suisse romande à faire preuve d’un profond intérêt pour le travail du verre dans la première moitié du XXe siècle. C’est sans conteste dans ses vitraux que son apport à l’art de cette époque est le plus original. Nous vous invitons à consulter sa notice dans Sikart afin d’obtenir plus de détails bibliographiques.

Marcel Poncet a, selon l’article du Sikart, créé plusieurs œuvres utilisant des matériaux différents : peinture, vitraux et mosaïques. Parmi ses créations les plus célèbres, nous pouvons notamment citer les vitraux de nombreuses églises dont ceux de la cathédrale de Lausanne.

En ce qui concerne les mosaïques de la rue des Barrières, le livre Marcel Poncet de Valentine Reymond y fait mention en ces termes :

« Le concours ouvert par l’Etat de Genève en 1947 pour le projet de trois mosaïques destinées à décorer l’escalier de l’Évêché laissait toute liberté aux concurrents quant au choix du sujet. Marcel Poncet opta pour un sujet de type mythologique traité sous la forme d’une trilogie et obtint la commande. Cependant, pour lier la thématique de cette œuvre à la ville de Genève, l’artiste créa de toutes pièces de nouveaux personnages absents de la mythologie grecques et latine. Il personnifia en effet l’Arve et le Rhône, les deux fleuves qui se rejoignent à Genève, sous la forme de dieux romains ; nouveaux fils de Neptune, ils entourent leur père figure central de la trilogie. Cette incarnation d’éléments naturels par des êtres surnaturels, à l’image humaine, procède autant des modes de représentation de personnages mythologiques dans l’Antiquité grecque et latine que de ceux des figures allégoriques de la post-Renaissance. Le propos de Marcel Poncet fut ici, comme dans la mosaïque Flore, d’évoquer par de simples portraits les qualités spécifiques de ces éléments naturels. »

Plusieurs articles parus dans le Journal de Genève et disponibles dans les archives numérisées de ce journal présentent les mosaïques de Marcel Poncet :

L'article Les mosaïques de Cingria et de Poncet ont été inaugurées du Journal de Genève datant du 5 juillet 1949 annonçait l'inauguration de la première mosaïque :

« […] Dans le passage des Barrières […] le conseiller d’Etat Charles Duboule a inauguré une mosaïque de Marcel Poncet. Il s’agissait de glorifier le lac, et, parce que ce lac – mare nostrum – rappelle à tout moment la Méditerranée, l’artiste s’est mis sous l’invocation du dieu que les Anciens appelaient Neptune, et que nos aïeux, plus modestes ou plus familiers ont dénommé Niton. Neptune ou Niton, il a l'air desortir d'une grotte sous-marine, et comme il passe du clair-obscur des eaux profondes à la lumière du jour, rien n'est plus beau que de voir ce dieu découvrir l'étendue de son rayonnement.
[…] cet étroit passage des Barrières vous oblige à concevoir qu’il en est des visions d’un artiste comme des mirages [...] »

L'article Une nouvelle mosaïque à la Madeleine paru le 9 octobre 1950 indiquait :

« Le passage qui fait communiquer la rue des Barrières avec la terrasse de la Madeleine, s'orne depuis vendredi d'une nouvelle mosaïque due à M. Marcel Poncet. C'est "L'Arve" qu'elle évoque, dans un coloris puissant et qui s'accorde heureusement au "Nep-tune", placé là depuis une année. »

Enfin, l'article du 19 novembre 1954 On a inauguré hier une mosaïque de Poncet ajoutait :

« En 1947, poursuivant l'action qu'ils avaient engagée il y a une vingtaine d'années pour embellir notre cité, les pouvoirs publics ouvraient un concours en vue de décorer par des panneaux de mosaïque le passage des Barrières dont on peut bien dire qu'il n'a rien, au point de vue architectural, de très engageant. […]
L'exécution même des trois panneaux fut confiée à Marcel Poncet, qui les réalisa de ses propres mains, dans son ateiier de Vich. Malheureusement, pour le troisième, l'"Arve", l'artiste ne devait pas le voir en place, car la mort l'enleva subitement avant que ce panneau eût pu être transporté à Genève. Du moins l'artiste eût-il l'ultime satisfaction d'avoir pu terminer lui-même ce dernier pan-neau. […]
Dans son allocution, M. le conseiller d'Etat Casaï dit à Mme Marcel Poncet et à sa famille la très grande admiration qu'il éprouve pour l'œuvre inaugurée hier. "Pour l'artiste-verrier que fut Marcel Poncet, tout était problème : l'équilibre des valeurs, le choix des matériaux, la composition et l'expression de ses personnages. Son art, n'est pas un art de facilité. Sa conception même de l'activité créatrice le contraignait à d'incessantes recherches et à un difficile effort. Rien d'improvisé chez lui. De son "Neptune", de son "Rhône", de son "Arve", il n'a pas fait des figures superficielles et conventionnelles. Il ne les a pas conçues en motifs décoratifs de surface, mais il leur a donné cette résonance intérieure qui leur confère toute leur valeur. Pas de concession, pas de compromission dans un tel art, mais une probité absolue qui s'exprime dans le choix même de tons volontairement sobres et dans le jeu d'accords subtils qui dégagent toute la signification des figures." »

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

La Bibliothèque d'art et d'archéologie

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