Pourquoi avoir décidé d'installer le local "Quai 9" à côté de la gare Cornavin ?

Pourquoi avoir décidé d'installer le local "Quai 9" à côté de la gare Cornavin ?


Réponse

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Le Quai 9 est l'espace d’accueil et de consommation, géré par l'association Première ligne.

Dans le mémoire de Bachelor Le Quai 9 face au quartier des Grottes : un conflit d’usage en milieu urbain de Clémence Bulliard, Camille Daudet, Laura Favrat et Raphaël Perrier et présenté à l'Institut de géographie de l'Université de Neuchâtel en 2011, on apprend – au point 1.2.2 Le quai 9 et son histoire mouvementée – que :

« En ce qui concerne la décision de localiser l’établissement à proximité du quartier des Grottes et de la gare de Cornavin, la directrice [Martine Baudin], de "Première Ligne" met en évidence le pragmatisme qui a accompagné cette phase du projet : il s’agissait de construire le centre dans un endroit où le marché de la drogue était particulièrement actif. Toutefois, l’intégration du Quai 9 dans un espace fortement fréquenté avec de nombreux commerces et des bâtiments locatifs à proximité n’a pas été facile : lors de la première année, de nombreux habitants se sont plaints auprès de l’équipe du Quai 9 des nuisances liées à la consommation de drogue. Afin d’améliorer l’ancrage du centre dans le quartier des Grottes et de créer un contact conciliant avec ses résidents, différentes mesures ont été entreprises, comme par exemple l’édition du journal gratuit Première Ligne ou l’organisation de soirées de contact, qui ont permis l’échange d’idées entre les habitants, les responsables du Quai 9 et les toxicomanes. De plus, un programme de ramassage de seringues dans le quartier des Grottes par des usagers du Quai 9 a été mis en place pour réduire les nuisances visibles. »

Ces informations sont également données par Emmanuel Ducret, responsable opérationnel de Première ligne, dans l'article Pas facile de trouver le lieu idéal d’un local d’injection, paru le 25 juin 2016 dans le quotidien 24 Heures :

« C’était une période [2001] de forte consommation et d’urgence sanitaire et sociale; il y avait du matériel partout. Nous avons aussi fait un gros travail d’information auprès du voisinage, organisé des journées portes ouvertes, édité un journal… Il faut être à l’écoute des remarques. Dans l’absolu, tout le monde aimerait nous voir à l’extérieur. Mais il faut bien être là où sont les usagers. »

L'association Première ligne, sur sa page Historique, nous apprend également que :

« 1991 - Création du BIPS, Bus d’information et de préservation de la santé. Ce bus, ouvert tous les soirs, est la première action spécifique de réduction des risques en faveur des usagers de drogues développée en Suisse romande. Espace de prévention des risques sanitaires, il représente aussi cet espace de parole pour de nombreuses personnes en quête de communication et de dignité humaine. Le non-jugement, qui n’empêche pas de confronter les personnes et les idées, y est cultivé comme une valeur essentielle permettant la rencontre. »

Pour en connaitre davantage sur la naissance du « Quai 9 » ainsi que le contexte du début des années 2000 qui l'a vu naitre, nous vous invitions à parcourir l'étude Evaluation de Quai 9 « Espace d'accueil et d'injection » à Genève : période 12/2001-12/2002 par Fabienne Benninghoff, Sandra Solai, Thérèse Huissoud et Françoise Dubois-Arber pour l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne.

Est également paru l'ouvrage Drogues : représentations et réalités : le Quai 9, une expérience genevoise sous la direction de Martine Baudin.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève

Pour www.interroge.ch

  • Dernière mise à jour 18/04/2024
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