Je cherche des informations sur la Mère Robineau ainsi que sur la Mère Lacroix. Ces deux femmes figurent sur des tableaux du peintre Jean-Baptiste Bonjour qui sont conservés à la Maison Tavel à Genève

Je cherche des informations sur la Mère Robineau ainsi que sur la Mère Lacroix. Ces deux femmes figurent sur des tableaux du peintre Jean-Baptiste Bonjour qui sont conservés à la Maison Tavel à Genève

Réponse

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

Jean-Baptiste Bonjour est né en 1801 au Landeron (NE) et est mort au même endroit en 1882, comme le signale le site de SIKART : dictionnaire sur l’art en Suisse, est le peintre de ces deux tableaux.

Portrait de Madame Robineau, marchande de poisson, peint en 1847, figure sur le site des collections en ligne du Musée d’art et d’histoire (MAH) de Genève.

Portrait de la Mère Lacroix, peint en 1846 et acquis en 1986 par le MAH, comme on le lit en page 263 du numéro de 1987 de la revue Genava et accessible en ligne sur la plateforme e-Periodica.

Concernant la Mère Robineau voici ce que nous avons trouvé :

Dans l'ouvrage Joyeusetés genevoises et célébrités de la rue : 1830 à 1860 nous trouvons un portrait de la Mère Robineau. Le voici dans son intégralité :

« Marchande de poissons au Molard, d’origine mâconnaise. On cite d’elle qu’à Carouge, après la réaction de Thermidor, alors que le port de la cocarde révolutionnaire était interdit, la citoyenne susnommée persistait à la porter, quand survint un gendarme qui lui insinua l’ordre d’enlever ce symbole. "Viens la prendre !" lui cria-t-elle et elle passa fièrement devant l’agent qui n’osa la toucher.
Cette femme eût été sans conteste la reine de la Halle, si cet établissement eût existé. Remarquable par son bagou, elle avait, sans être belle, une figure très mobile et par cela même captivante.
Petite, brune comme une Bohémienne, yeux d’onyx, épais sourcils, barbe au menton, s’il vous plait, qui rejoignait une moustache dont bien des conscrits se seraient rendus fiers.
Sur la place, on n’entendait qu’elle ; déjà âgée, elle convola en secondes noces. Elle eut l’honneur de figurer sur le superbe tableau de J. Hornung, représentant la place du Molard un jour de marché.
Grande amie de la Fénolan, elle fut dans notre ville le vrai type de la poissarde. »

Deux petites précisions :

Le tableau représentant la place du Molard un jour de marché est en fait un tableau d'Henri-Germain Lacombe de 1843. Il fait également partie des collections du MAH. Vous pouvez voir la Mère Robineau sur la gauche du tableau faisant face au spectateur.

Concernant la Mère Lacroix, nous vous invitons à consulter Le guide des femmes disparues, paru sous la direction d'Anne-Marie Käppeli et qui dédie un passage à la Mère Lacroix :

« Aimée Lacroix, née Lacombe (1795-1857). C’est à la maison Tavel, riche en documentation sur l’histoire de la ville de Genève, que l’on trouve le portrait de la "Mère Lacroix". […] Son peintre, Jean-Baptiste Bonjour, était originaire de Neuchâtel […]. ». Il est notamment précisé le lieu de l’auberge dans laquelle elle travaillait. « […]  l’Auberge de la Coquille à la place du Bourg-de-Four no 21. ». D'Aimée Lacroix, il est précisé qu’elle « travaillait comme cuisinière dans l’Auberge de la Coquille, qu’elle tenait avec son mari Pierre Lacroix. Le couple vivait avec ses enfants Eugénie et Jean-Louis ainsi que trois domestiques au premier étage de la maison no 21. ». D’autres détails nous sont indiqués : « vraisemblablement, c’est dans les années 1820 qu’Aimée Lacroix, née Lacombe, originaire de Chambésy, arrive dans la ville avec son mari Pierre Lacroix, originaire de Meyrin, pour tenir l’Auberge de la Coquille, fort réputée pour sa bonne cuisine. Dans le recensement de la population de 1837, nous apprenons que Pierre à 45 ans et Aimée 42 ans […]. En 1837, leur fille Eugénie (Jenni) à 15 ans. Apparemment elle travaillait comme fille de boutique. Le fils, Jean-Louis, a 12 ans. ». D’autres indications sont fournis comme notamment la confession religieuse de la famille Lacroix « nous apprenons que la famille Lacroix, de même que ses domestiques, sont de confession catholique. ». Vous trouverez dans cet ouvre encore d’autres informations sur Mme Lacroix (son statut professionnel, des informations sur sa fille et son fils, sur sa vie quotidienne).

En fin de volume se trouve une bibliographie qui vous permettra d’aller plus loin dans vos recherches.

La Mère Lacroix et la Mère Robineau sont citées dans l'article Genève suit ses femmes célèbres, paru le 4 avril 1993 dans le journal Le Nouveau Quotidien.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

La Bibliothèque d'art et d'archéologie

Pour www.interroge.ch

  • Dernière mise à jour 25/04/2024
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